Perle de lumière -7

 La Clef des Chants – Dragey

„O.M.N.I. (Objets Musicaux* Non Identifiés)“

*ou

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Multiples

Mystiques

… et plus selon votre imagination

10 janvier 2023

« La vérité c’est qu’il n’y a pas de vérité. »

Pablo Neruda – de « Fin de monde »

 

Dans la Perle d’aujourd’hui nous allons partir pour le Chili, en compagnie de Gabriela Mistral, Laura Rodig Pizzaro, Pablo Neruda, et Claudio Aarau.

 

Où nous découvrirons comment en partant pour le Chili on peut se retrouver en Pologne, et que lire une poésie chilienne peut se conjuguer avec une valse de Chopin 😉

Laura Rodig Pizarro (1901-1972), Trois femmes assises dans un village désert, huile sur toile, 1926, Chili.

Rendons hommage à la grande poétesse chilienne Gabriela Mistral, morte en ce même jour, le 10 janvier, en 1957 à New York.

Son vrai nom était Lucila de María del Perpetuo Socorro Godoy Alcayaga. Son pseudonyme est un hommage aux cultures française et italienne puisqu’elle s’est inspirée de Gabriele d’Annunzio et Frédéric Mistral pour le composer ! Outre les magnifiques poèmes qu’elle a écrits (elle a été la première femme poétesse – et premier écrivain d’Amérique latine ! – à remporter le prix Nobel de littérature en 1945), elle a été enseignante, diplomate et surtout une grande combattante des droits humains ! Elle fut consul du Chili dans de nombreux pays, et c’est alors qu’elle résidait en tant que telle à Madrid qu’elle fera la connaissance de Pablo Neruda, dont elle admirera beaucoup l’œuvre qu’elle contribuera à faire connaître – lui-même sera prix Nobel en 1971.

Voici donc en hommage à ce grand personnage la lecture de l’un de ses poèmes :

Richesse

« J’ai le bonheur fidèle
et le bonheur perdu :
j’ai l’un comme une rose,
l’autre comme une épine.
De ce qu’on m’a volé,
ne suis dépossédée :
j’ai le bonheur fidèle
et le bonheur perdu,
et suis riche de pourpre
et de mélancolie.
Ah ! quelle aimée est la rose
et quelle amante l’épine !
Tel le double contour
de deux fruits faux jumeaux,
j’ai le bonheur fidèle
et le bonheur perdu. »

Traduit de l’espagnol par Irène Gayraud

Elle a beaucoup travaillé pour les enfants, pour leur droit à l’éducation et à la bienveillance. Elle a écrits plusieurs rondes enfantines, dont celle-ci :

Où ferons-nous la ronde ?

« Où ferons-nous la ronde ?

Où ferons-nous la ronde ?

La ferons-nous au bord de la mer ?

La mer dansera de toutes ses vagues, tressant des fleurs d’oranger.

La ferons-nous au pied de la montagne ?

La montagne nous répondra:

Ce sera comme si les pierres du monde entier

Se mettaient à chanter.

Mieux, la ferons-nous dans la forêt ?

Des chants d’enfants et d’oiseaux tresseront des baisers dans le vent.

Nous ferons une ronde infinie

Nous irons la danser dans la forêt, nous la ferons au pied de la montagne, et sur toutes les plages du monde. »

En voici une autre à écouter, Ronda de colores chantée et accompagnée par les dames de la Joliette :

YouTube :

 

Spotify :

En voici le texte original en espagnol :

« Azul loco y verde loco 
del lino en rama y en flor. 
Mareando de oleadas 
baila el lindo azuleador. 
Cuando el azul se deshoja, 
sigue el verde danzador: 
verde-trébol, verde-oliva 
y el gayo verde-limón. 
¡Vaya hermosura! 
¡Vaya el Color! 
Rojo manso y rojo bravo 
?rosa y clavel reventón?. 
Cuando los verdes se rinden, 
él salta como un campeón. 
Bailan uno tras el otro, 
no se sabe cuál mejor, 
y los rojos bailan tanto 
que se queman en su ardor. 
¡Vaya locura! 
¡Vaya el Color! 
El amarillo se viene 
grande y lleno de fervor 
y le abren paso todos 
como viendo a Agamenón. 
A lo humano y lo divino 
baila el santo resplandor: 
aromas gajos dorados 
y el azafrán volador. 
¡Vaya delirio! 
¡Vaya el Color! 
Y por fin se van siguiendo 
al pavo-real del sol, 
que los recoge y los lleva 
como un padre o un ladrón. 
Mano a mano con nosotros 
todos eran, ya no son: 
¡El cuento del mundo muere 
al morir el Contador! »

Et pour terminer notre voyage faisons un petit détour par la Pologne ! Mais si, Gabriela Mistral aurait apprécié, elle, grande voyageuse devant l’éternel, surtout que l’interprète de cette valse de Frédéric Chopin, no. 19 en la mineur, Op. posth., n’est autre que Claudio Aarau, un de ses célèbres compatriote, né à Chillàn en 1903, pianiste légendaire qui a glorieusement traversé le XXème siècle !

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Le voyage vous a plu ?

Entonces, hasta luego !

Dominique et Carlo