Perle de lumière – 6

 La Clef des Chants – Dragey

„O.M.N.I. (Objets Musicaux* Non Identifiés)“

*ou

Magiques

Mystérieux

Multiples

Mystiques

… et plus selon votre imagination

31 décembre 2022

Une colombe a déployé ses ailes et demande la paix – Maria Primatchenko (1909-1997), Ukraine, 1982

Bonjour en cette dernière Perle de Lumière 2022 !

Si vous vous souvenez, l’une des dernières perles était tzigane et roumaine. L’ambiance en était chaleureuse et joyeuse, de manière contagieuse, et nous allons donc un peu y retourner aujourd’hui, cette fois en compagnie de Béla Bartók, ce grand compositeur hongrois, pionnier de l’ethnomusicologie, qui a été aux fins fonds des pays de l’Est à la recherche des musiques populaires, enregistrées une par une, faisant chanter les gens des fins fonds des campagnes, pour éviter leur oubli. Un magicien, auquel la musique d’aujourd’hui doit beaucoup ! Nous allons voyager avec lui dans l’Est de l’Europe et dans le temps, en vous proposant une œuvre de 1915 et une de 1937. Vous verrez dans cette perle des tableau aussi, russes et ukrainiens, par amour de l’art, bien sûr, mais aussi pour celui de la paix et de la liberté, et deux poèmes hongrois, de Sándor Kányádi dédiés à Bartók.

Les gens du voyage – Marc Chagall – 1968

Voici un « feu d’artifice » Bàrtok pour cette fin 2022, en commençant par les Danses Roumaines, composées en 1915, dans l’arrangement pour violon et piano fait par Zoltan Zékély. Ces danses sont basées sur sept thèmes transylvaniens, qui étaient originellement joués au violon ou au kaval. Initialement, l’œuvre était intitulée Danses populaires roumaines de Hongrie, mais Bartók a changé le nom lorsque la Transylvanie a été rattachée à la Roumanie en 1918. Elles sont ici interprétées par Bartók lui-même et József Szigeti au violon.

 

Spotify :

 

Youtube :

 

 

Premier poème :

 

Bartók

“Violon esseulé

sur la mer

passé et présent

et avenir peut-être

semblant sombrer

sombrant

seuls les deux yeux

du capitaine

une seule minute

se sont fermés

impossibles, les grands ennuis

tant que la musique est avec nous”

Sándor Kányádi  (1929-2018)

Grand poète hongrois contemporain, représentant le plus reconnu de la poésie hongroise de Transylvanie, célèbre aussi pour ses livres pour enfants.

Traduction : Guillaume Métayer

La deuxième œuvre de Bartók que nous voulons vous proposer est la Sonate pour deux pianos et percussion. La sonate est la réponse à une commande de la Société internationale pour la nouvelle musique de Bâle. Elle fut créée le 16 janvier 1938 dans cette ville, par le compositeur lui-même, sa femme, la pianiste Ditta Pásztory, et les percussionnistes Fritz Schiesser et Philipp Rühlig.

Elle requiert deux pianos et des instruments de percussion joués par deux musiciens : xylophone, timbales, cymbales, tambour, caisse claire, tam-tam, triangle.

En 1940, Bartók ajouta un accompagnement d’orchestre à la sonate, créant ainsi un concerto pour deux pianos, percussion et orchestre.

Ici nous vous présentons la première version, là aussi dans l’interprétation du compositeur au premier piano, accompagné de sa femme, Ditta Pásztory au second piano ; en voici le premier mouvement :

Assai lento. Allegro molto. Vous y entendrez de saisissants feux d’artifice 😉

Spotify :

(la version “Concerto”, mêmes interprètes, ainsi que Mária Comendoli, Erzsébet Tusa, Ferenc Petz et József Martin aux percussions et le Budapest Symphony Orchestra dirigé par János Sándor.)

Deuxième poème :

1974

Pour instruments à cordes et percussions

En souvenir de Béla Bartók

“Tambour

bredouille.

Tambours.

Violon

vieilli

qui crie.

Parmi

des mélodies

brisées,

hachées,

hésite, amère,

une prière.

Du plus touffu du bois

jusqu’à hauteur d’étoile

sur l’arbre ramifié

craquement de ramées.

Ronde.

Déluge de feu

sur le vert gazon

Corde.

Montre à ses messieurs.

Météores choient.

Galop d’électrons.

Tourbillon.

Loi.

Ordre.

Cerfs accourent,

tourtereaux roucoulent.

Silence.

De bois vert, le violon,

vivant, le chien du tambour.

Le violon est en bourgeons.

Ultime coup de chien en cours.

Sándor Kányádi  (1929-2018)

Grand poète hongrois contemporain, représentant le plus reconnu de la poésie hongroise de Transylvanie, célèbre aussi pour ses livres pour enfants.

Traduction : Guillaume Métayer

Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir et surtout, une très belle année 2023 !

Dominique et Carlo