« …mais comme il disait toujours, rien n’est perdu tant qu’on a une bonne histoire et quelqu’un à qui la raconter. »
Alessandro Baricco
18 mai 2025
Chères amies, chers amis,
Après un long silence nous revoilà, et ce qui nous inspire aujourd’hui, c’est précisément ce temps qui passe…
Celles et ceux qui nous lisent et écoutent depuis le début se souviennent peut-être de la toute première saison des Perles, baptisée « En regardant le temps passer… »
Nous étions dans cette bizarre période de confinement, où le temps nous enveloppait dans des mouvements inconnus jusqu’alors, inquiétant, mais aussi fascinant, dans cette dilatation extrême de sa consistance même.
Et en ce moment, en plein festival de Cannes, nous avons repensé à ce très beau film de Théo Angélopoulos, « L’Étérnité et un jour », qui avait remporté la Palme d’Or en 1998. Déjà le titre en soi est tout un programme. Et cet homme, qui vécu toute sa vie et l’observe d’un regard nostalgique, plein de doutes et de regrets, à qui il faut maintenant « un jour » supplémentaire important pour transmettre quelque chose à un gosse…
Comment filmer le temps ? Le passé ? Le present, l’avenir ? …
Le tout interprété par un magnifique Bruno Ganz.
Nous allons vous laisser donner libre cours à vos pensées sur le temps et sa vitesse – ou sa lenteur – en écoutant la bande son de ce film. La compositrice Eléni Karaïndrou en est l’autrice ; née en 1941, elle a écrit la musique de 7 films de Théo Angélopoulos, et a obtenu le prix Fellini pour l’ensemble de son œuvre en 1992.
C’est donc là l’occasion de reprendre notre série de musiques de film 😉 … tout en lisant un poème d’Odysseus Elytis, afin de goûter encore une Grèce un peu moins connue.
Comment ? … Vous trouvez que c’était il y a longtemps ???
Amitiés et … hasta luego ☀️,
Dominique et Carlo
Odysseus Elytis (1911-96) :
L’Élégie
« Du soleil et des années qui viendront sans nous
je porte déjà le deuil et je chante celles qui déjà sont passées
si cela est réel
Les corps et les bateaux complices doucement résonnèrent
les guitares brillant dans l’eau
dirent les « crois-moi » et les « non »
frappant un coup dans l’air, un coup dans le son même…
Enfant embaumé dans l’encens et marqué de la croix pourpre
à l’heure où tombe la nuit à la pointe la plus extrême des rochers
je porte le deuil de ce linge qui fut mien
et qui m’a donné le monde. »
Bande son originale du film « L’Eternité et un jour » de Théo Angélopoulos :
Sur YouTube :
Sur Spotify :
P.S. Et pour celles et ceux qui n’ont pas vu le film, voici le lien pour le visionner sur YouTube :