JOY – 4 – Jean-Philippe Rameau et Francis Ponge

« …mais comme il disait toujours, rien n’est perdu tant qu’on a une bonne histoire et quelqu’un à qui la raconter. »

Alessandro Baricco

Vendredi 28 février 2025

Bonsoir en ce dernier jour du mois de février,

Avec une Perle aujourd’hui pour célébrer les mimosas… que nous voyons ces jours fleurir en une beauté époustouflante ici, en Normandie !

Le poète Francis Ponge les a célébrés à sa façon – il aimait bien, dans sa poésie aux côtés parfois légèrement enfantins et presque ridicules, pourtant si juste et si émouvante toujours, rendre hommage aux choses simples, belles. Celles auxquelles nous sommes souvent tellement habitués que nous ne les voyons plus guère.

Comme compagnon musical il aurait sans doute choisi  Jean-Philippe Rameau, qui était son compositeur préfèré. Ce qui tombe bien, vu qu’il a lui aussi, dans cette petite pièce, «Le Rappel des Oiseaux », donné voix à ce si joli moment des chants d’oiseaux qui se font de plus en plus remarquer autour de nous en cette période de promesses printanières 😉

Sur Spotify au piano avec Grigorij Sokolov :

Sur Spotify au clavecin avec Bertrand Cuiller :

Sur YouTube au piano avec Grigorij Sokolov :

Sur TouTube avec Catherine Latzarus :

Et le poème :

Le mimosa

“Sur fond d’azur le voici, comme un personnage de la comédie italienne,

avec un rien d’histrionisme saugrenu, poudré comme Pierrot,

dans son costume à pois jaunes, le mimosa.

Mais ce n’est pas un arbuste lunaire :

plutôt solaire, multisolaire…

Un caractère d’une naive gloriole, vite découragé.

Chaque grain n’est aucunement lisse, mais formé de poils soyeux,

un astre si l’on veut, étoilé au maximum.

Les feuilles ont l’air de grandes plumes,

très légères et cependant très accablées d’elles-mêmes ; plus attendrissantes dès lors que d’autres palmes,

par là aussi très distinguées.

Et pourtant, il y a quelque chose actuellement vulgaire dans l’idée du mimosa ;

c’est une fleur qui vient d’être vulgarisée.

… Comme dans tamaris, il y a tamis,

dans mimosa il y a mima. »

La rage de l’expression, 1952,  Francis Ponge.

Bon mois de mars à toutes et à tous,

À bientôt,

Dominique et Carlo